Chapitre XIII
— Des napperons en dentelle de papier ! enragea Violette. Ce carton est plein de napperons de papier ! Et c’était vrai. Éparpillés sur l’estrade et continuant de se déverser du carton éventré, des centaines et des centaines de napperons en dentelle de papier se répandaient là, de ceux qu’on glisse sous les gâteaux, sous les bouteilles et sous les verres, les jours de fête.
— Évidemment que ce sont des napperons de papier, dit l’homme aux lunettes noires, gagnant l’estrade à son tour – et, lorsqu’il releva ses lunettes sur son crâne, les enfants virent pour de bon qu’il n’était pas un sbire de Gunther, mais un simple enchérisseur en costume rayé. Je pensais les offrir à mon frère pour son anniversaire. C’est de la Véritable Dentelle de Calais, enfin, bien imitée. Du simili en papier de première qualité. Que croyiez-vous donc que c’était ?
— Oui ! lui fit écho Gunther avec un sourire d’alligator. Que croyiez-vous donc que c’était ?
— Je ne sais pas, moi, hésita Violette, puis l’aplomb lui revint. Mais je sais que les Beauxdraps n’ont sûrement pas découvert le secret de la véritable dentelle de Calais, et encore moins en papier ! Où les avez-vous cachés, Olaf ?
— Qu’est donc Olaf, excusez ? demanda Gunther d’un ton innocent.
— Allons, Violette ! plaida Jérôme. Je croyais que nous étions convenus de ne plus discuter de Gunther ? Veuillez excuser ces enfants, Gunther. Je crois qu’ils sont un peu malades.
— On n’est pas malades du tout ! cria Klaus. On a été roulés ! Bernés ! Ce lot de napperons était un leurre !
— Mais le leurre était le lot n°48, objecta une voix dans la salle.
— Les enfants, déclara Mr Poe, je suis très choqué par votre conduite. À vous voir, on dirait que vous n’avez pas pris de douche depuis huit jours. Vous dépensez des sommes folles à des achats ridicules. Vous n’arrêtez pas d’accuser les gens d’être le comte Olaf déguisé. Et maintenant, regardez ce souk que vous venez de faire avec ces napperons de papier ! Quelqu’un va déraper sur ces petites choses glissantes et se casser une jambe. J’espérais que les d’Eschemizerre sauraient vous élever mieux que ça.
— Oui, eh bien, nous ne les élèverons plus du tout ! riposta Esmé. Pas après le spectacle qu’ils viennent de nous donner. Mr Poe, j’exige que ces enfants soient retirés de ma tutelle immédiatement. Avoir des orphelins n’en vaut vraiment pas la peine, que ce soit Ln ou pas.
— Esmé ! se récria Jérôme. Ils n’ont plus de parents ! Où veux-tu qu’ils aillent ?
— Toi, ne discute pas ! Et je vais te le dire, où ils peuvent aller. Ils peuvent très bien…
— Venir vivre avec moi, excusez ! acheva Gunther, refermant une main osseuse sur l’épaule de Violette. (Et Violette frissonna au souvenir du jour où ce triste individu avait voulu l’épouser[7]). Ach ! ces enfants j’aime tellement. Je serais si heureux, excusez, d’élever trois enfants à moi.
Il abattit son autre serre sur l’épaule de Klaus et leva un pied comme pour poser sa botte sur Prunille, afin d’avoir mainmise sur le trio entier.
Mais son pied n’atterrit pas sur Prunille. Il atterrit sur des napperons de papier, et la prédiction de Mr Poe sur le haut risque d’accident lié à ces petites choses glissantes se révéla d’une grande justesse. Avec un slosh ! suggestif, Gunther se retrouva sur le dos dans la dentelle, agitant bras et jambes au milieu d’une marée de napperons.
— Excusez ! glapissait-il. Excusez !
Mais plus il se débattait, plus il glissait, glissait, glissait vers le bord de l’estrade.
Les enfants interloqués regardaient la dentelle de papier ondoyer autour d’eux avec des chuchotis soyeux, et soudain ils entendirent deux bruits sourds, l’un après l’autre, deux bruits de chute, comme si Gunther, dans ses contorsions, venait de faire tomber quelque chose.
Ils cherchèrent des yeux d’où provenait le son et virent les bottes de Gunther qui gisaient au bas de l’estrade, l’une aux pieds de Jérôme, l’autre aux pieds de Mr Poe.
— Excusez ! aboya Gunther qui se démenait pour se relever.
Mais lorsqu’il fut enfin debout, toute l’assistance avait les yeux sur ses grands pieds.
— Dites, vous avez vu ? lança l’homme aux lunettes noires. Le commissaire-priseur était pieds nus dans ses bottes. Pas très hygiénique !
— Oh ! et regardez, dit un autre, il a un napperon coincé entre deux orteils. Pas très confortable !
— Hé ! s’écria Jérôme, il a un œil tatoué sur la cheville ! Ce n’est pas Gunther !
— Ce n’est pas un commissaire-priseur ! renchérit Mr Poe. Ce n’est même pas un étranger ! C’est le comte Olaf !
— C’est bien plus que le comte Olaf ! gloussa Esmé, rejoignant l’imposteur à travers la dentelle. C’est un génie ! Un merveilleux professeur d’art dramatique ! C’est le plus bel homme de la ville, et le plus in de tout le pays !
— Ne dis donc pas de sottises, l’arrêta Jérôme. Les criminels qui enlèvent des enfants n’ont rien de in !
— Très juste, reconnut le comte Olaf – et quel soulagement de pouvoir le désigner enfin par son vrai nom ! (Il jeta son monocle par-dessus son épaule et prit Esmé par la taille.) Nous ne sommes pas in, nous sommes out ! Out, comme « hors » ! Hors de cette salle, hors de la ville, hors d’atteinte !
Là-dessus, avec un glapissement aigu, il saisit Esmé par la main, bondit à bas de l’estrade et, jouant des coudes, déguerpit en direction de la sortie.
— Hé ! cria Violette, attention, ils vont filer !
Sautant à bas de l’estrade à son tour, elle s’élança à leur poursuite, aussitôt imitée de Klaus, et de Prunille à quatre pattes.
Mais Olaf et Esmé avaient les jambes plus longues, avantage dont ils savaient jouer aussi bien que de l’effet de surprise. Le temps pour les enfants de gagner la bannière à l’effigie de Gunther, et déjà les fuyards passaient sous la bannière « ENCHÈRES ». Le temps pour les enfants d’atteindre la bannière « ENCHERES », et déjà les fuyards passaient sous la bannière « IN », franchissaient la Porte du Siècle et dévalaient le perron.
— Juste ciel ! s’écria Mr Poe. Nous n’allons pas laisser ce scélérat nous échapper pour la sixième fois. Vite, vous tous ! Il faut le rattraper ! Cet homme est recherché pour un assortiment complet de crimes et délits en tout genre !
La petite cohorte in s’ébranla comme un seul homme en costume rayé – sans compter quelques dames en tailleur rayé –, et libre à vous d’imaginer, si près de la fin de l’épisode, qu’avec pareille armée à ses trousses Olaf était fait comme un rat. Libre à vous d’imaginer qu’il fut rattrapé, ainsi qu’Esmé, que les jeunes Beauxdraps furent libérés, que le mystérieux sigle V.D.C. livra enfin ses secrets, que l’énigme du souterrain menant à l’ancienne demeure Baudelaire fut éclaircie et que, pour fêter l’événement, on organisa un immense goûter avec glace au chocolat à volonté pour toutes les personnes présentes.
Si vous préférez cette fin heureuse, ce n’est pas moi qui vous en blâmerai. Parfois, la nuit, quand mon cher plan de la ville ne suffit plus à me réconforter, je ferme les yeux et j’imagine les trois enfants à ce fabuleux goûter plutôt qu’au milieu de ces napperons de papier, assurément fort élégants mais assurément fort nuisibles. Car le pire est encore à venir, et il est de mon devoir de le rapporter ici.
Lorsque Olaf et Esmé ouvrirent la porte à la volée, un violent courant d’air balaya la grande salle. Les napperons, qui s’étaient calmés, prirent leur vol comme autant de sauterelles, flottèrent un instant au-dessus des têtes, puis retombèrent sur le parquet juste derrière les enfants.
Le charivari qui s’ensuivit résiste à la description. En un clin d’œil, toute la troupe lancée au pas de charge se retrouva par terre, méli-mélo sans nom de rayures et de dentelle. Mr Poe tomba sur Jérôme ; Jérôme tomba sur l’homme aux lunettes noires ; les lunettes noires tombèrent sur la dame qui avait acheté le lot n°47 ; le lot n°47 chut, se fracassa, et les éclats de chocolat rendirent plus glissants encore les trois napperons qui gisaient là ; les trois napperons firent choir cinq poursuivants de plus ; ceux qui venaient par-derrière trébuchèrent par-dessus ; et c’est ainsi que la salle Sanzun ne fut plus qu’un magma de bras et de jambes rayés.
Mais les enfants Baudelaire ne se retournèrent pas sur la dernière trahison des napperons. Ils sortirent de la salle à leur tour, les yeux sur les deux longues silhouettes qui descendaient les marches quatre à quatre et détalaient en direction d’une camionnette noire.
Au volant de la camionnette était assis le portier, qui avait enfin roulé les poignets de ses manches trop longues. Et la tâche n’avait pas dû être aisée, car, comme le constatèrent les enfants, le portier n’avait pas de mains, mais deux crochets luisants à la place.
— L’homme aux crochets ! s’étrangla Klaus. Dire qu’il était sous notre nez depuis le début !
Le comte Olaf se retourna, la main sur la poignée de la portière.
— Oui, sous votre nez, parfaitement ! Et bientôt vous l’aurez sur le dos, et pour finir à la gorge. Car je reviendrai, enfants Baudelaire, je reviendrai ! Sitôt en poche les saphirs Beauxdraps, je m’occuperai de vous et de votre petite fortune !
— Gonépi ? s’égosilla Prunille, et Violette traduisit aussitôt :
— Où sont Duncan et Isadora ? Où les avez-vous emmenés ?
Olaf et Esmé se tournèrent l’un vers l’autre, et ils éclatèrent de rire tout en montant à bord de la camionnette.
De son pouce griffu, Esmé désigna l’arrière du véhicule.
— Deux leurres valent mieux qu’un, n’est-ce pas ? Ils étaient aussi gros l’un que l’autre, et vous avez gobé les deux !
Les enfants regardèrent le plateau de la camionnette. Là, arrimée par des cordes, était couchée la grande statue de poisson, équipée d’un hameçon à peine visible.
— Isadora et Duncan ! hurla Klaus, tandis que le moteur démarrait. Olaf les a enfermés dans ce poisson !
Les enfants dégringolèrent les marches… et, pour la dernière fois, libre à vous de refermer ce livre et d’inventer une fin plus heureuse que celle qu’il me faut raconter. Rien ne vous empêche, par exemple, d’imaginer qu’à la seconde où ils atteignirent la camionnette, les enfants entendirent le moteur caler, au lieu d’entendre le coup de Klaxon narquois dont les salua le chauffeur en emmenant ses patrons. Rien ne vous empêche d’imaginer qu’ils virent le leurre géant s’ouvrir et leurs amis Beauxdraps en sortir, au lieu de voir les ongles d’Esmé s’agiter à la portière tandis qu’elle lançait : « Ciao, les enfants ! » Et rien ne vous empêche d’imaginer qu’alors ils virent trois voitures de police surgir à l’angle de l’avenue, toutes sirènes hurlantes, à point nommé pour cueillir les fripouilles, au lieu de voir la camionnette noire disparaître à ce même angle, emportant fripouilles et butin.
Mais vos fins imaginaires seraient du toc, comme tout ce qui est imaginaire. Du toc ou du simili, aussi faux que le commissaire-priseur qui avait retrouvé les orphelins Baudelaire boulevard Noir, aussi faux que l’ascenseur sans cabine et sans câbles, aussi faux que la tutrice qui précipita ses pupilles dans le vide d’une cage d’ascenseur. Du toc pour tromper, pour cacher : Esmé camouflait son plan diabolique derrière sa réputation de sixième conseiller financier de la ville ; le comte Olaf camouflait son identité derrière un monocle et des bottes noires ; et le passage secret camouflait sa noire destination derrière une porte d’ascenseur. Mais pour ma part, quoi qu’il m’en coûte, je ne camouflerai pas derrière une fin heureuse en toc les tristes réalités sur lesquelles s’achève l’épisode.
Plantés sur le perron de la salle Sanzun, les trois enfants Baudelaire pleuraient de rage et de désespoir à la pensée que le comte Olaf fuyait en enlevant leurs amis. Et ce n’est pas la vue de Mr Poe, de la fausse dentelle de Calais dans les cheveux et une expression de panique dans les yeux, qui allait les rasséréner.
— J’appelle la police, dit-il. Ils vont l’arrêter en un rien de temps.
Mais les enfants savaient que cette affirmation était en toc, elle aussi, autant que l’accent étranger de Gunther. Le comte Olaf avait tous les trucs, il se moquait bien de la police ! Et je suis au regret de dire qu’à l’instant même où deux policiers retrouvaient la camionnette noire au pied de la cathédrale St. Cari, abandonnée, le moteur tournant encore, Olaf avait déjà transféré les enfants Beauxdraps des entrailles du poisson à celles d’un étui d’instrument de musique, noir et luisant, et expliquait à un chauffeur de bus qu’il s’agissait d’un tuba qu’il apportait à sa tante. Les trois enfants regardèrent Mr Poe regagner la salle des ventes pour demander où se trouvait le téléphone le plus proche, et ils comprirent qu’une fois de plus le banquier n’allait pas être d’une efficacité remarquable.
— Je sens que Mr Poe va être d’une efficacité remarquable, annonça Jérôme en rejoignant les enfants. (Il s’assit avec eux sur les marches pour tenter de les réconforter.) Il va appeler la police et fournir une description complète du comte Olaf.
— Mais le comte Olaf est toujours déguisé, rappela Violette, asséchant ses pleurs. On ne sait jamais à quoi il va ressembler, jusqu’au moment où on pose les yeux sur lui.
— Eh bien ! je vais faire en sorte que plus jamais, jamais vous ne posiez les yeux sur lui, promit Jérôme. Il semble qu’Esmé soit partie – oh ! je ne discuterai pas avec elle –, mais, moi, je reste votre tuteur. Et je vais vous emmener loin, très loin d’ici, si loin que vous oublierez le comte Olaf, et ces pauvres triplés Beauxdraps, et tout le reste.
— Oublier le comte Olaf ? dit Klaus. Impossible. Nous nous souviendrons de lui et de sa vilenie jusqu’à la fin de nos jours, où que nous soyons.
— Et jamais nous n’oublierons Isadora et Duncan, dit Violette. Jamais. D’ailleurs, je ne veux pas les oublier ! Il faut trouver où Olaf les emmène, et comment les délivrer.
— Tercouf ! ajouta Prunille, ce qui signifiait, en gros : « Et tout le reste non plus, nous ne voulons pas l’oublier – ni le passage secret qui menait aux décombres de notre maison, ni le vrai sens caché de V.D.C ! »
— Mes sœurs ont raison, dit Klaus. Il faut retrouver Olaf, délivrer nos amis et découvrir tout ce que le comte nous cache.
Jérôme eut un frisson.
— Retrouver Olaf ? Sûrement pas ! Car nous n’allons pas le chercher ! Au contraire, nous allons tout faire pour qu’il ne nous retrouve pas, lui. Je suis votre tuteur, et je m’oppose absolument à ce que vous vous lanciez sur la piste d’un individu aussi peu recommandable. Vous verrez : vivre avec moi, à l’abri de tout danger, sera cent fois plus agréable.
— C’est sûr, reconnut Violette, ce serait plus agréable. Mais nous ne le pouvons pas. Nos amis sont en grand danger. Nous devons absolument essayer de les sauver.
Jérôme se redressa sur ses jambes d’échassier.
— En ce cas, je ne discuterai pas. Si votre décision est prise, votre décision est prise. Je n’ai plus qu’à demander à Mr Poe de vous chercher un nouveau tuteur.
— Vous voulez dire, hésita Klaus, que… vous n’allez pas nous aider ?
Jérôme poussa un gros soupir et embrassa chacun des enfants sur le front.
— J’ai beaucoup d’affection pour vous, enfants Baudelaire, mais je n’ai pas votre courage. Votre mère disait toujours que c’était ce qui me manquait, le courage. Et elle avait raison, je pense. Bonne chance, vous trois. Vous en aurez besoin.
Et les enfants, désemparés, regardèrent Jérôme s’éloigner sans un regard en arrière. Les yeux embués, ils le virent disparaître. Plus jamais ils ne reverraient l’appartement d’Eschemizerre au soixante-sixième étage du 667, boulevard Noir ; plus jamais ils ne dormiraient dans leurs vastes chambres ; plus jamais ils n’enfileraient leurs costumes rayés bien trop grands. Sans être aussi ignoble qu’Esmé ou que le comte Olaf, Jérôme était un tuteur en toc, lui aussi. Parce qu’un vrai tuteur est censé vous offrir son soutien, en plus de son affection et d’un toit sur la tête. Tout ce que Jérôme leur avait offert, pour finir, c’est un souhait de bonne chance. Et les enfants Baudelaire étaient de nouveau seuls au monde.
Violette ravala un soupir, les yeux sur le coin de rue où le comte Olaf avait disparu.
— J’espère que mes talents d’inventrice vont tenir bon, murmura-t-elle. Je ne crois pas que la chance nous suffise pour délivrer Isadora et Duncan.
Klaus ravala un soupir, les yeux sur le bas de l’avenue, en direction des décombres de l’ancienne maison Baudelaire.
— J’espère que mes talents d’investigateur vont tenir bon, murmura-t-il. Je ne crois pas que la chance nous suffise pour percer le mystère du souterrain menant à notre ancienne maison.
Prunille ravala un soupir, les yeux sur un napperon de papier tombé par terre au bas des marches.
— Mordicus, murmura-t-elle, autrement dit : « J’espère que mes dents tiendront bon. Je ne crois pas que la chance nous suffise pour découvrir à quoi correspond vraiment le sigle V.D.C. »
Ils échangèrent des sourires ténus. Ils savaient qu’ils pouvaient compter sur les talents d’inventrice de Violette, sur les talents de chercheur de Klaus et sur les dents de castor de Prunille. Mais plus encore ils savaient qu’ils pouvaient compter les uns sur les autres, sans jamais, jamais faillir comme Jérôme venait de le faire en baissant les bras au premier obstacle – ou comme Mr Poe était en train de le faire en commençant par se tromper de numéro, et par décrire le comte Olaf au patron d’un restaurant vietnamien au lieu d’un commissaire de police.
Les pires orages pouvaient frapper, et tous les faux-semblants de l’univers essayer de les duper, les enfants Baudelaire savaient que toujours ils se tiendraient les coudes, tous les trois.
Et peut-être était-ce, à cet instant, la seule chose au monde vraiment vraie.
FIN